Il est grand temps d’instaurer une étiquette des bornes de recharge
La Belgique compte aujourd'hui environ 45 000 bornes de recharge (semi)-publiques, dont environ 1 000 sont des chargeurs rapides. Ces bornes de recharge sont principalement situées dans le nord du pays. Il est donc grand temps de passer à une vitesse supérieure. Les gouvernements l'ont bien compris et l’on peut constater que de nombreux efforts sont déployés à différents niveaux pour augmenter ce nombre le plus rapidement possible. C’est non seulement une nécessité absolue pour atteindre l'objectif environnemental, mais aussi pour desservir le nombre continuellement croissant de VE. L'extension de l'infrastructure de recharge et la pression exercée sur le réseau électrique constituent des défis majeurs. Pour trouver des solutions évolutives à long terme, la collaboration entre les gouvernements, les entreprises du secteur de l'énergie et le secteur de la mobilité est de mise. Mais quelles mesures peuvent être prises dès à présent ?
Premièrement, nous pouvons prendre conscience de notre propre comportement. Beaucoup de gens qui reviennent de vacances connaissent le phénomène du "towel laying", qui consiste à réserver des chaises longues (en y déposant sa serviette de bain) au bord de la piscine le matin et à y revenir plus tard seulement. C’est un phénomène irritant. Ce comportement est très fréquent dans notre vie quotidienne. Il en va de même pour le "collage à la borne de recharge", qui consiste à stationner inutilement à une borne de recharge, en empêchant ainsi les autres d'y accéder. Ces deux comportements sont source de frustration dans les espaces publics et peuvent être évités avec un peu plus de prise de conscience.
En outre, les municipalités peuvent appliquer la loi de manière plus stricte. Dans certains pays, la facturation du temps de recharge vient d’être introduite : votre véhicule électrique reste-t-il plus longtemps que prévu à la borne ? Vous devrez dès lors payer un supplément par minute. Ce phénomène devient une préoccupation croissante, en particulier dans les villes très fréquentées. Par exemple, Amsterdam et Rotterdam expérimentent déjà avec des tarifs variables en fonction du temps de charge.
Qui plus est, les amendes ne sont souvent même pas répercutées sur les conducteurs qui possèdent une carte de paiement de l'entreprise, car c'est souvent l'employeur qui en supporte le coût. Les employeurs pourraient donc infliger des amendes aux employés qui ‘collent’ aux bornes de recharge. Toutefois, dans le contexte actuel de pénurie de main-d'œuvre, cela ne se produira pas de sitôt. En revanche, les employeurs pourraient plutôt encourager les employés à utiliser efficacement les stations de recharge grâce à un système de récompenses.
Il y a encore un autre aspect important à prendre en compte : la pénurie de places de stationnement dans de nombreuses villes. En effet, lorsque vous avez fini de recharger votre voiture, l'idée est de la déplacer. Il y a de fortes chances que vous ne trouverez plus de places de stationnement disponibles à proximité. Il faut donc chercher une solution alternative. Envisageons, par exemple, un outil qui déverrouille le câble de recharge afin que d'autres personnes puissent utiliser la borne de recharge. Mais même dans ce cas, il devrait y avoir assez de place pour plusieurs voitures autour d'une borne.
Tout compte fait, il s'agit d'une question complexe qui nécessite du travail sur mesure. Il faudra du temps et de l'argent avant de trouver des solutions durables pour étendre l'infrastructure de recharge tout en maintenant l'équilibre du reseau électrique. D'ici là, il est important d'envisager une combinaison de mesures pour réduire le nombre de voitures qui collent aux bornes de recharge. En particulier, l'encouragement d'un comportement conscient joue un rôle clé pour rendre les stations de recharge accessibles à tous.